lundi 21 septembre 2015

La différence rose/orange.

Vin rosé et vin orange, la même recette?

Définitivement pas. Le gain en popularité du vin orange laisse croire à bien des gens qu'il serait apte à rivaliser - voire faire disparaître - le rosé. Rien n'est moins sur! Il faut tout de même une brève présentation des deux types de production. 

Le vin rosé est fait à base de raisins rouges. En France (sauf en Champagne) il est issu de ces cépages uniquement. Le fruit est mis en cuve une courte période, jusqu'à obtention de la couleur désirée. Le premier jus est nommé le jus de saignée (celui qui est obtenu par extraction naturelle sans qu'il soit pressé). Ensuite, il y a le jus de presse : le marc (chapeau qui contient la partie solide du raisins, par exemple les peaux) est pressé afin d'en libérer le jus restant. Parfois, les deux sont mélangés afin de donner plus de corps au vin et d'autre fois pas. Ensuite, le jus fermente en cuve jusqu'à obtention du produit final : le vin. À noter que plusieurs pays autorisent le mélange de vin blanc et de rouge dans le but de faire un rosé. On obtient alors un vin plus concentré dû à l'apport du vin rouge.

Le vin orange est fait à base de raisins blancs. Il s'apparente beaucoup à l'élaboration de vin rouge. La différence entre le vin blanc et le orange (même couleur de raisin) réside en ceci : le vin blanc est conçu à base de raisins qui sont pressés afin d'en libérer le jus uniquement. Les raisins qui servent à l'élaboration du vin orange sont mis en cuve entiers et macèrent assez longuement pour que le vin obtient cette teinte particulière. C'est en effet la peau qui lui donne cette couleur. C'est aussi une technique très ancienne qui a refait surface.

La vague est minime comparée aux vins rosés... surtout en période estivale! Qui plus est, je crois sincèrement que le vin orange est surtout orienté vers l'aventurier amateur de vin. Celui qui aime ce qui sort des sentiers battus et souvent à la recherche de l'excitation papillaire. Alors, si nous revenons à la question : est ce que le vin orange remplacera le vin rosé? La réponse est négative en tout sens. Ce sont plutôt deux vins distincts qui proposent une variété gustative bien définie. Du côté orange, les vins sont souvent frais, une acidité basse, un nez assez exubérant. Des saveurs aux multiples familles d'arômes sont souvent au rendez-vous et sur une belle longueur. C'est très différent du vin blanc... et de tout type de vin!

Si vous avez la chance de déguster ces derniers, je vous le conseille fortement. Ce sont des vins qui vont très bien à table lors du repas. Prenez soin de faire quelques recherches sur l'accord et sur le vin aussi. Ce sont souvent des signatures hors norme qui méritent de bien s'y attarder. Et attention la surprise! Dès que le vin est versé, attendez vous à quelques commentaires... Ce vin est hors norme, soit. Il vous fera à coup sur passer un excellent moment.

Bonnes dégustations!

mercredi 16 septembre 2015

Vins en Corse.

La Corse en survol.

Si vous vous intéressez aux vins qui sortent des sentiers battus, je vous conseille fortement de vous diriger vers ceux qui proviennent de la Corse. Des cépages indigènes en forte proportion, une minéralité bien présente, des vins qui non seulement surprennent, mais qui feront belle figure à table. 

La Corse viticole débute 600 ans avant notre ère. Géographiquement, c'est le vignoble le plus au Sud de la France et il possède une altitude avoisinant les 2000 mètres (voire plus). L'ensoleillement est majeur et la mer omniprésente. Les vins sont forgés de la nature et les cépages qui leurs procurent cette signature sont uniques... Bref, l'effet surprise et l'intérêt croissants sont au rendez-vous. 

J'ai eu la chance de déguster quelques vins blancs provenant de cette région. J'en retiens - bien sur - une forte signature et surtout une unicité que j'apprécie grandement. Ça me fait croire (une fois de plus) que les cépages indigènes auront de plus en plus la cote à moyen/long terme. 

Domaine Abbatucci Faustine 2014 (code SAQ : 12658310, prix : 34.00$). Ce vin, fait à 100% de Vermentino, s'ouvre sur des arômes de poire, de fruit de la passion, des notes minérales et quelques peu fumées. C'est très expressif et la bouche diffère largement du nez. L'acidité est bien marquée, un creux de bouche laisse apparaître finalement le fruit et la finale est amère. C'est un choc de déguster un tel vin seul! Il irait à ravir avec un poisson grillé et l'amertume bien présente me fait croire qu'il n'aurait pas peur de l'asperge... 

Deuxième de cette série : Domaine Comte Abbatucci Cuvée Collection Général de la Révolution Vin de France 2013 (code SAQ : 12329647, prix : 70.00$). Un vin qui mérite du temps et vous serez grandement récompensé par l'attente. Le nez possède déjà une certaine finesse qui tourne autour de la cendre, le citron confit et la minéralité (qui est peut être apportée par le côté fumé). En bouche, plusieurs paliers se fondent les uns à la suite des autres. L'acidité bien présente, entoure les notes de citron confit et la minéralité, c'est très juste et l'allonge est saccadée. Le vin n'est pas encore prêt mais il est aussi explosif que la révolution d'antan!

Les vins dégustés sont proposés en accompagnement (par l'interprofession des vins de Corse) de plats à base de poisson ou encore de fromages. J'opte - sans objection - pour les deux. Faites quelques recherches afin de bien les accompagner, tout vos efforts seront largement récompensés.

Bonnes dégustations!

lundi 14 septembre 2015

La bière vs le vin.

La bière et le vin.

J'ai longtemps été amateur de bières et je le suis toujours. Le vin a pris toutefois le devant sur ma consommation hebdomadaire. Je l'aime encore plus en accompagnement et même seul. La bière est devenue un complément, une autre option.

Auparavant, je m'y intéressais grandement. Il s'est d'ailleurs dégusté quelques dizaines - voire tout près de 200 - bières au fil des mois. J'y prenais goût et même qu'à cette époque une SAQ bières tenait commerce sur la rue Saint-Denis à Montréal! Maintenant, c'est au tour des micro-brasseries de nous épater et de nous en mettre plein les papilles. Celles établies au Québec font office d'inspiration pour bien d'autres nouveaux brasseurs. La gamme est tellement diversifiée et le marché en plein expansion, qu'il est pratiquement mission impossible de tout goûter... à moins de s'atteler à la tâche assidûment. 

Quelques points de vente sont devenues les spécialistes de ce marché au Québec. Peu importe la ville ou vous vous trouvez, il se peut fort bien qu'un dépanneur vous offre beaucoup plus que ce que vous êtes aptes à consommer. En plus de l'offre locale, bien d'autres options bière sont disponibles sur notre marché. La SAQ continue d'offrir des bières de partout à travers le monde dans plusieurs succursales. 

Qu'est ce qui fait une bonne bière? Une bonne recette avec des ingrédients de choix. C'est un peu comme une version liquide d'une recette de pâtisserie. Ce que je veux dire est tout simplement que la recette doit être suivie scrupuleusement avec le bon dosage et le bon temps de "cuisson". Plus simple que le vin? Si la micro-brasserie est pourvue de moyens technologiques importants, ça se peut fort bien. La même chose est véridique du côté du vin avec les mêmes moyens : Les raisins sont amenés en camions une fois vendangés à la machine. Ils sont vidés sur des tables de tri optique qui éliminent les mauvais raisins. Ceux-ci sont par la suite pressés, transférés dans des cuves thermo-régulées et le travail de la fermentation commence son cours... Il en est autrement de l'artisan qui travaille avec les moyens du bord (dans les deux cas). 

Là ou la différence est vraiment remarquable,  entre les deux boissons, est au niveau du fruit. La bière ne possède pas de signature "terroir", seul le vin en possède vraiment une. Le fruit est encore repérable en fonction de son lieu d'origine dans bien des cas. La bière est une signature artisanale qui est marquée par la main du brasseur, les ingrédients sont certes un gage de qualité, mais une fois le processus de brassage terminé, il sera toutefois pratiquement impossible d'en découvrir la provenance. 

Dans les deux cas, il existe de grands artistes qui réussissent à faire de ces boissons de nouveaux standards. Même si elles sont très différentes l'une de l'autre, ces bouteilles trouveront preneurs dans la majorité des cas et laisseront un beau souvenir et une envie d'en découvrir davantage. Même à petite échelle, je préfère de loin la bière et le vin conçus par des auteur que les produits de grandes maisons. Je préfère ne pas aimer que de trouver ça "correct". Une chose est certaine, ça me laisse jamais de glace et j'y trouve toujours mon compte.

Bonnes dégustations!  

samedi 12 septembre 2015

Nos produits de l'avant.

Quand ça fonctionne, on fait des petits!

Un peu sur la même veine que la burger-week, la poutine-week et la hot-dog week, cette fois c'est au tour des vignerons du Québec de se mobiliser et prendre un peu l'idée du 12 août (acheter un livre québécois) et faire du 12 septembre la journée du vin québécois. Une très belle initiative qui donne du lustre et une vitrine aux produits d'ici. Les SAQ seront bien sur de la partie et feront en sorte de fournir à la demande - qui est d'ailleurs en pente ascendante - du consommateur envers nos produits locaux. Les vins produits ici sont certainement ceux qui ont connus une évolution si rapide. Des vins technologiques pour la plupart qui basculeront vers le vin d'auteur sous peu. C'est déjà le cas, côté signature, sur certains vignobles et ça continuera vers cette lancée. BRAVO! 

http://www.lapresse.ca/vins/actualites/201509/11/01-4899697-12-septembre-journee-des-vins-quebecois.php

En faisant la lecture de maintes revues spécialisées, je ne peux m'empêcher de faire certains parallèles avec notre marché. De ces temps-ci, les foires aux vins -  en France -  font leurs spectacles et attirent de nombreux acheteurs qui veulent fournir/remplir leurs caves. Les prix sont revus à la baisse afin de vendre en volume et attirer le plus de monde possible. Il s'agit souvent de grands distributeurs qui font de la sorte. Pourquoi la SAQ n'en fait pas autant ou tout du moins, serait-il possible de faire un événement de la sorte? Par exemple, si un vin est en quantité minime et en voie de disparition, pourquoi ne pas le placer en ligne afin d'écouler l'inventaire restant? Un onglet "dernière chance" serait alimentée constamment sur le site de notre monopole auquel le prix pourrait être revu à la baisse lors de journées spéciales. Ou encore sur les nouveaux arrivages? Une belle façon de plaire à la clientèle et faire de la place aux nouveaux produits et encourager ainsi à la découverte.

Lu aussi un article qui traite des cidres millésimés de Eric Bordelet (situé en Normandie). Ce producteur de talent donne en référence le Québec et surtout la Cidrerie du Minot en tant qu'inspiration. Je vous écris ceci tout simplement parce que nous sommes de plus en plus fiers de nos produits et je crois fortement que nous le serons certainement davantage au cours des prochaines années. Il m'arrive plus fréquemment de proposer des vins québécois - et autres produits de notre terroir si singulier - à table, entre ami(e)s. C'est une grande fierté et je souhaite fortement que nos producteurs innoveront et feront de nos produits une référence et surtout une envie de se surpasser.

Bonnes discussions!

le voyage du vin.

Le goût du vin, ou que l'on soit.

Une grande amateure de vin - qui aime bien déguster en pays d'origine ses préférés - me faisait part que le transport altérait vraisemblablement le goût de celui-ci. Alors, un vin dégusté en France n'aurait pas les mêmes qualités une fois arrivé au Québec. Les écarts de température, le long voyage en mer, son temps de déstockage afin d'être mis en marché... pourrait bel et bien en changer le balancement? Ma foi oui. Même que certains vignerons/maisons changent la recette de certains vins pour que ce dernier puisse arriver sain et sauf à son point d'arrivée. Cette méthode de travail est loin d'être récente puisque les anglais ajoutaient de l'alcool au vin, du sucre ou encore sulfurisait les barriques il y a de cela quelques centaines d'années. De cette tradition sont nés les champagnes, les portos et les vins mutés de ce monde....

Il serait donc intéressant de faire une vraie étude afin de prouver ceci (si elle n'existe pas déjà) en analysant le vin au départ et une autre fois à l'arrivée. Les vins natures et autres ont certainement changés et les autres qui sont travaillés différemment à cause du lieu ou ils seront envoyés le sont certainement tout autant. Comme quoi le même vin, dépendant du lieu ou il est dégusté, peut aussi avoir des propriétés gustatives bien différentes. 

La technologie du vin. 

Les technologies touchent autant le vignoble que dans tout autre secteur d'activités. En France, les drones survolent les vignobles afin de déterminer si le raisin est prêt à être cueilli ou pas. Ces technologies ont voyagé partout et les grands châteaux en profitent tout de même un peu. Ce sont d'ailleurs ces derniers qui investissent beaucoup dans le dernier-cri. Comme quoi la boucle entre certaines régions sont devenues cycliques : Les États-Unis embauchent des vignerons français pour leur savoir-faire et leur grande connaissance de la vigne et du vin. Le terroir - qui n'est pas que français - fait de plus en plus d'apparition dans les pages écrites sur les vins américains... ils sont mis de l'avant. Et enfin la technologie, dont les américains sont tant friands, revient en sol français. Bien sur, ce ne sont pas les seuls à faire des échanges de la sorte. Une avancée, quelle qu'elle soit, peut souvent faire grand bien au marché en général. Le bio prend de plus en plus de place puisque les idées sont devenues des lignes directrices. Les grandes maisons qui adorent le raisin à son plus haut niveau, font quand à eux, de plus en plus confiance à la technologie de fine pointe.

Est ce que le vin peut encore s'améliorer encore d'un cran? Je commence à avoir de sérieux doutes sur l'affirmative. Une chose est certaine toutefois : peu importe le style de vin que vous préférez, il est fort probable qu'il soit de bonne qualité. 

Bonnes discussions!

http://www.mybettanedesseauve.fr/precises-vendanges

mardi 1 septembre 2015

Privatisation et Nouvelle-Orléans?

On privatise ou pas?

Je vous laisse la décision votre honneur! Si vous lisez un tant soit peu l'actualité, vous êtes certainement en train de vous demander ce qui se passera avec notre cher monopole. Les chiffres - les plus menteurs qui soient comme dirait l'autre - sont tellement différents d'une étude à l'autre, qu'il serait malaisant de sauter à une conclusion quelconque. 

Il y aurait des gagnants et des perdants certes. Mais la vraie question : Est ce que le client gagnerait au change? Si le but de l'exercice est de réduire la charge de l'état et enfin de faire le même profit, je doute fortement de la chose. Par contre, il se peut fort bien que l'offre soit meilleure et plus diversifiée. Il faudra aussi regarder du côté des achats en ligne, ça pourrait être un bon atout pour les acheteurs situés en région éloignée... Bref, à suivre.

Dans un tout autre ordre d'idée, je suis revenu d'un bref voyage aux États-Unis depuis, plus particulièrement en Nouvelle-Orléans et quelques trouvailles qui pourraient bien servir le Québec sont à noter. Premièrement, de l'eau au coin du bar dans la plupart des établissements ou l'alcool est servi... Autrement dit, vous voulez un verre d'eau? Vous vous servez! Pas besoin de demander à un employé, c'est du libre-service. Voilà peut être une idée à méditer dans notre coin de province. Le vin est à la hauteur de l'établissement comme c'est le cas ici. Par contre, en allant dans un resto un peu plus huppé, j'ai été surpris de voir une bouteille de Romanée-Conti au coût de 2100$... pas si mal non? Le service au verre est monnaie courante et le prix est généralement peu exagéré (si vous privilégiez la bouteille au verre). 



Le vin parfait?

Que du bon je vous dis!

Lorsque vient le temps de choisir un vin qui accompagnera notre plateau de fromages, le choix est difficile vu la variété. Des classiques tel un comté avec un vin du Jura, un chèvre avec un autre de la Loire et divers accords locaux plus que justes, quel est celui qui aura la palme d'or? Depuis peu, je me tourne plus souvent sur les vins d'Alsace. Avec les fromages à croûte fleurie ou à pâte molle, le pinot gris fait fureur. Inutile de dire que bien d'autres vins font très bonne figure... 

Afin de trouver la bouteille parfaite, je me suis procuré le Quintarelli Giuseppe Bianco Secco 2014 (code SAQ : 10663801, prix : 38.50$) qui s'ouvrait sur de la fleur blanche, végétal léger,  des arômes de patine de bois et des notes minérales. Un très beau vin, magnifiquement équilibré sur une belle longueur. Honnêtement, je crois que je l'aura préféré seul qu'accompagné! Certes le producteur a une belle gamme de vins disponibles à la SAQ. Ce dernier est un bel exemple du doigté et de la connaissance reliée à la production du domaine. 

En rouge - non pas avec le fromage mais plutôt du côté des cochonnailles - ma main s'allongea vers cette bouteille : Domaine Guyot Marsannay Les Favières 2011 (code SAQ : 11906035, prix : 37.50$). En Bourgogne les "bons deals"  sont assez rares. Il faut - en plus de la main - allonger le portefeuille si l'on veut déguster un vin qui en vaille la peine. Les vignobles coûtent infiniment cher, les récoltes sont sans cesse en pente descendante et l'arrivée de la région en mode Unesco est loin de voir la tendance des prix à la hausse disparaître... Mais ici, une très belle découverte. Le vin est juste et bon. Sur le fruit rouge, des notes d'évolution rendent aussi le tout, comme dirait l'autre, bien rond. Bref, c'est un vin de soif comme peu savent le faire et de plus, sa complexité est loin de le faire passer à l'oubli... goûtez y!

Petite parenthèse sur les vins d'Alsace en terminant. Il m'arrive souvent de demander aux conseillers de la SAQ si le vin est sucré ou non. Lorsque j'ambitionne à retrouver un vin qui accompagnera un plat spécifique, je ne veux pas de mauvaise surprise... Alors, je pense à ce qui pourrait me rendre la tâche plus simple : serait-il possible que le taux de sucrosité du vin soit affiché sur la bouteille? Quelques vignerons ont une échelle du taux de sucre bien affiché sur la bouteille, d'autres non. Pourtant, le vigneron sait très bien en faisant son analyse,  juste avant la mise en bouteille, que toutes ces informations sont disponibles. L'Alsace est productrice de vins hors norme. Toutefois, il arrive que le sucre résiduel soit bien en dessus de ce que propose n'importe quelle autre région...  Alors, d'ici à une entente qui visera l'ensemble du vignoble alsacien, je continuerai de demander aux commis si le vin est bel et bien sec.

Bonnes dégustations!