dimanche 20 mars 2016

Vin banal?

L'effet vin, ça me plaît bien.

Comme il est versatile ce petit jus de raisins fermentés. Cueilli, placé en cuve, le sucre est mangé et digéré par les levures desquelles l'alcool est issue. Voilà en peu de mots ce qu'est le vin. Pourquoi tant s'enthousiasmer devant un verre ou deux? Parce que la magie opère souvent.

C'est tout de même spécial d'acheter un vin, le partager, profiter de cette bouteille non-accompagnée ou autour d'un ou plusieurs plats. Il accompagne le vide autant que le plein. La solitude, la compagnie, la fête ou le besoin de penser à autre chose, de décrocher.

Est-il réellement un atout à la santé? Même si rien n'est encore fondé, il est fort probable qu'il ait un effet bénéfique sur le coeur et la santé en général. Quoique la modération a meilleur goût... comme dans tout!

Le vin, si l'on remonte à ses origines, serait issu d'un accident. En voulant conserver des raisins dans une jarre - une fois la comestibilité confirmée - afin de le manger plus tard, une fermentation alcoolique eu lieu : le premier vin de la terre! En dégustant ledit breuvage, l'humain aima tellement l'expérience qu'il décida de répeter cette dernière.

La recette voyagea partout, semant - non seulement des vignes - mais une production qui allait en croissant. Plus tard, on se rendit compte que certaines conditions météorologiques lui était plus bénéfique que d'autres. C'est ainsi que la "carte des vins" semblait se concentrer entre des parallèles bien spécifiques.

Puis, d'échec en recherche, la découverte de certains cépages plus résistants que d'autres dans certains environnements scella en quelque sorte les appellations et l'avenir de plusieurs régions viticoles. Si vous prenez le Québec et ses conditions extrêmes, nul besoin de spécifier que seuls quelques cépages peuvent endurer celles-ci. Non seulement ça, mais en plus les vignerons doivent apporter des soins bien distincts à leurs vignes.

Cette diversité est bien sur à notre avantage. Le voyage que cette bouteille fait pour arriver à notre table est aussi un partage du vigneron avec un nouvel élément : vous! Comment cette bouteille est-elle arrivée à être produite?
Dans un but purement commercial?
- Voir ce que le marché a besoin afin de lui fournir cette étiquette.
Dans un but de poursuite?
- Une maison ou un vigneron qui passe le flambeau.
D'améliorer le vin en général ?
- Faire en sorte de prendre un vignoble et faire mieux que son prédécesseur ou que l'appellation.

Plusieurs visions certes mais souvent un seul but : améliorer et parfaire le vin.

Il est donc juste de dire que sa diversité, sa grande versatilité, sa présence à plusieurs pans de notre vie personnelle apportée par nos ancêtres et son histoire unique à chaque bouteille; nous pouvons affirmer que les vin est de loin le liquide le plus divertissant qui soit!

Bonnes dégustations!

lundi 14 mars 2016

Le néo-caviste québécois.

Et le marché du vin, il reste le même au Québec?

Si vous croyez ceci, vous devez savoir cela : Ce marché est en constante évolution et semble mettre les bouchées doubles afin de le positionner en avant de la scène.

Juste à penser aux nouveaux restaurants, nouvelles maisons d'importation privée et tout ce bouillonnement qu'apporte le vin en général au Québec, il faut se rendre à l'évidence que quelque chose change. Bien sur, la clientèle le demande. Si cette demande n'était pas là, nous serions au même point et les même sempiternels produits seraient proposés!

Juste à penser à CUL-SEC, cave et cantine, que j'ai visité récemment, l'on voit tout de suite que le progrès n'est pas que réservé à la haute technologie! Vous y êtes allés? Je vous y invite fortement si tel n'est pas le cas, et d'y retourner est d'une évidence élémentaire... J'ai choisi l'option pour apporter avec une bouteille de vin. La carte est essentiellement fournie de vin dans la gamme des 35-40$, ce qui me surpris d'emblée. On est très loin de la culbute des prix pratiqués en restauration et les vins sont bios-natures-biodynamiques. Une carte très bien fournie et des conseils très judicieux. Et la bouffe? Et bien, une fois rendu à la maison avec un plat de truite de Norvège, un Sandwich Steak Philly et une assiette de charcuteries, je dois dire que je fût fort enthousiasmé par l'expérience. Le local donne envie de tout acheter les vins dispos et surtout d'y retourner! Vous pouvez expérimenter sur place ou comme moi, pour apporter.

Et comme quoi les idées voyagent, Le Rouge Gorge n'est pas en reste de bonnes découvertes. J'y suis déjà allé aussi et mon expérience est aussi très appréciée. Ce qui s'en vient pour eux? Plein de projets qui feront que le vin - tout comme les idées - voyagera mieux! http://www.lapresse.ca/vins/actualites/201603/11/01-4959782-rouge-gorge-un-an-de-bons-jus.php


La parole, le ressenti et le contact changent bien des perceptions, même celles bien ancrées. Ces personnes qui travaillent à vous faire connaître le vin autrement, méritent bien votre visite ne serait-ce qu'une seule. Je suis d'avis que ne sera que partie remise et que bien d'autres projets - grâce à ces innovateurs - verront le jour sous peu.

Merci de votre partage!

Un vin critiqué.

Ha! Les critiques...

Définitivement, difficile de passer à côté de la critique. Chaque vin de ce monde est passé au peigne fin et de suite mis en lumière. Qu'il soit bon ou pas, vous serez informés.

Si elles n'existaient pas, plusieurs maisons et vignerons s'en plaindraient. Et quand elle est mauvaise, ils s'en passeraient volontiers. Alors que pour le consommateur, elle doit être prise avec un grain de sel. Il ne faut pas oublier que le critique de vin est essentiellement devant son verre et que son environnement est meublé de silence, de lumière juste ce qu'il faut et de grande concentration... du moins lorsqu'il - ou elle - travaille chez lui/elle.

Dans les grands salons, ils sont les premiers arrivés afin de pouvoir déguster plus sainement et non pas au milieu de la foule. Plus ils prennent de l'expérience et moins ils se laissent berner par le superflu. La machine est bien rodée et la dégustation va droit au but et rapidement! Quand un professionnel doit déguster près de 100 vins dans une journée, il est entendu que cette personne possède une méthode et un savoir-faire hors pair.

Certains deviennent blasés du métier. Les longues heures, le marketing et l'image trop mis de l'avant et ce jeu qu'est le business du vin en général les font chanceler. De ce nombre grandissant qui se lancent dans le métier, quelques uns lanceront la serviette... ou le calepin.

Petite parenthèse : Plus une maison possède un chiffre d'affaire important, plus les chances qu'elle utilise un marketing afin de dorer son image sont grandes. Ces grands vins de Bordeaux, Champagne, Barolos, Rioja et compagnie ont tous une chose en commun : des ambassadeurs. Ces derniers parcourent le monde dans le but de faire déguster les vins, organisent des soirées et mettent bien en avant leurs produits. Toutes les grandes occasions sont bonnes pour sortir les bannières, faire la page frontispice d'un magazine et faire briller la marque. Une chose est certaine, il y un retour sur investissement sinon ça n'existerait pas... Et il n'est pas rare qu'elles invitent aussi les professionnels/blogueurs/critiques/journalistes du vin.

Et ces critiques qui en ont ras le bol du grand vin, de celui qui ne vaut pas vraiment ce qu'il coûte, ils font quoi une fois tirée leur révérence? Ils écrivent sur le sujet. Comme je le disais, il ne faut pas tout prendre personnellement. Parfois, il peut y avoir une certaine frustration - qui ne sera peut être pas relatée dans le livre - qui fût l'étincelle qui déclencha le tout. Ou tout simplement un ras le bol de cette industrie et ce business qu'est le vin.

Voici donc deux livres qui pourraient apporter un peu de lumière sur le sujet :

Le vin, entre business et passion de Jérôme Pérez :

(http://livre.fnac.com/a9329612/Jerome-Perez-Le-vin-entre-business-et-passion)

et Métier critique de Catherine Voyer-Léger :
http://www.septentrion.qc.ca/catalogue/metier-critique


Si toutefois, vous voulez en savoir plus sur les vins natures - et par le fait même voir se faire écorcher quelques grandes maisons de ce business du vin - je vous conseille plutôt :

Le vin nu de Alice Feiring (http://next.liberation.fr/livres/2012/05/18/nu-comme-un-verre-de-vin_819716)

Bonnes lectures!

dimanche 13 mars 2016

Un vin saint.

Est ce que je peux ajouter un peu de produits chimiques dans votre breuvage?

Dans un futur à moyen terme, les vins bios semblent avoir le vent dans les voiles. Ils se multiplient et parraissent faire de nouveaux adeptes chaque année. Des vignerons vont même dans de nouvelles régions répandre la bonne nouvelle. C'est pourquoi, même au Chili, la "tendance" fait traînée de poudre pour mettre le feu à la culture traditionnelle.

Est ce bien une tendance, un feu de paille? Je le considère plutôt comme un réveil et une façon plus saine de travailler dans les vignes. Tout le monde y gagne, du producteur au consommateur en passant par ceux qui en font la promotion. Si vous prenez deux extrêmes : une culture industrielle sur un énorme vignoble versus une culture biodynamique sur un petit vignoble.

Sur la grande production, la machinerie est de mise. Les sols sont compactés par celles-ci, les produits chimiques font en sorte que les vignes soient exemptes de maladies, un raisin de labo en est issu. Les racines de la vigne restent en surface et ne peuvent que très rarement aller en profondeur. Le petit vignoble, quant à lui, fait une culture saine, le sol est vivant, peu de machines sont utilisées. La vigne peut aller plus profondément dans le sol, y puiser plus de nutriments et faire en sorte que les raisins soient nourris d'une meilleure façon. Ce sont donc deux extrêmes et il existe une panoplie d'autres manières de travailler au milieu de ces vignes.

Assurément, les deux vins produits par ces deux vignobles auront un goût bien à eux. Il existe aussi une clientèle pour les deux types de production. Est ce que l'un des deux est meilleur que l'autre? J'aurai tendance à croire que le 2ème soit un brin supérieur au premier si ils sont élaborés par 2 personnes qui s'y connaissent vraiment! Pour avoir une vraie base de comparaison, il faudrait que la première maison passe à un autre mode de culture : le bio. Si je fais un parallèle avec les articles que je lie, tout ceux qui sont passés à ce nouveau mode de culture semblent en accord. Les vins ont gagnés en précision, en profondeur, en goût! Il reste aussi à savoir si ces vins auront les mêmes stades d'évolution sur le long terme.

Au Québec, les consommateurs semblent bien apprécier le vin. Les habitudes changent et les goûts se raffinent. Il y a toujours un départ qui nous amène à aimer le vin. Certains de ceux-ci sont à partir de vins de haute production pas trop chers et qui flairent la bombe gustative... Puis, pour certains, il y a le déclic. Ce vin qui crée le silence et qui coupe la conversation d'un seul trait. Pourtant, vous sembliez parti vers une autre direction mais ce vin vous amena ailleurs. C'est ce que je souhaite à tout le monde. Pour ce faire, il faut sortir des sentiers battus. Peu importe le vin que vous aimez, faites en sorte d'en essayer un autre. Tant qu'à faire, essayez donc un vin bio ou biodynamique juste pour le plaisir. La gamme de prix - sur les quelques 360 produits - est très variable et le choix tout autant.

Une bonne raison de faire vous même votre comparaison par rapport à un vin d'une région donnée ou d'un prix. Et pour la petite histoire :

http://vinquebec.com/node/13191

Bonnes dégustations!




dimanche 6 mars 2016

SAQ Caviste?

Pourquoi privatiser quand on peut faire mieux sans le faire?

Deux excellents articles de la part de Jean Aubry sur les agences promotionnelles (importation privées) font le tour sommaire de ce que c'est de travailler en partenariat avec notre monopole. Des points positifs/négatifs et aussi des idées afin d'améliorer l'offre déjà existante.

http://www.ledevoir.com/plaisirs/vin/462721/les-agences-promotionnelles-se-racontent-1

http://www.ledevoir.com/plaisirs/vin/463349/les-agences-promotionnelles-se-racontent-2

Faut se le dire, le marché du vin au Québec est en constante évolution. Les gens veulent en savoir plus, savoir ce qui se trouve dans sa bouteille et ne plus se laisser berner de quelque façon que ce soit. Ce que ça veut dire concrètement, c'est que le marché aurait grand avantage à s'adapter aux nombreuses demandes de la part de la nouvelle génération et à fournir assez d'information et d'offres pour combler sa grande soif de savoir.

Les agences sont très nombreuses et font de bonnes affaires... Si ce n'était pas le cas, il en existerait beaucoup moins. C'est beaucoup de travail, certaines sont conduites par des passionné(e)s et d'autres par des gens qui ont la bosse des affaires. Tout est mis en place afin de faire plaisir aux consommateurs. Les profits de la SAQ en dépendent et ils ont intérêt à fournir à la demande!

Maintenant, je parlais il y a de cela un certain temps, qu'en est-il de l'offre personnalisée? Je parle ici d'une offre qui pourrait ressembler à un caviste de quartier. Dans l'un des 2 articles, le sujet est abordé. Des pistes sont aussi mises sur la table. Ma suggestion est la suivante : Pourquoi est ce que la SAQ ne ferait pas une nouvelle bannière? La bannière "caviste" (le nom pourrait différer...). Qu'est ce qu'elle aurait de spécial et en quoi différerait celle-ci des autres? Elle serait gérée entièrement par des connaisseurs en vins. Il existe - vous le savez - de meilleurs conseillers que d'autres. Certains sont à la base de réels passionné(e)s, ce sont eux qui devraient y travailler.

Ils auraient carte blanche sur les produits offerts en succursale. Qui plus est, les vins d'importation privée pourraient aussi figurer aux succursales Cavistes. Un immense bon en avant sur l'offre de vins spécialisés doublé d'un service en ligne. Le client peut en effet faire l'achat de 1 ou 3 bouteilles en ligne * au lieu du 6 ou 12 obligatoire * dépendant de la quantité disponible. Le service sur place serait ciblé pour les fervents amateurs de vins.

Certes, une période de rodage pourrait se faire dans les grandes villes du Québec et par la suite élargir son territoire desservi. Commençons par les endroits près de restaurants AVV! Puisque vous voulez autre chose que le même vin et qu'en plus vous avez des questions, n'hésitez donc plus à vous rendre chez votre caviste de quartier. Un cadeau, une bouteille à partager, pour une belle/grande occasion ou tout simplement afin de s'offrir une surprise, les chances que vous y retourniez sont immenses.

Un coup de jeune à notre monopole et de quoi satisfaire un grand nombre de consommateurs.

SAQ Caviste? n'importe quand!

samedi 5 mars 2016

Vin ADN!

Un vin de table, c'est bon?

On ne sait presque plus comment le nommer ce vin qui ne fait pas partie d'une appellation bien précise. Et pourtant, si l'on remonte aux origines du vin de table, c'est bien un vin qui fait bonne figure avec une recette maison qui devrait trôner au milieu... de la table!

Une appellation, quelque soit son pays d'origine, est avant tout une signature mise de l'avant par un groupement de vignerons ou par de hautes instances gouvernementales tel que l'INAO (http://www.inao.gouv.fr/). Elle sert à ce que le consommateur puisse s'y retrouver, qu'une signature bien précise soit mise de l'avant et - entre autre - pousser vers le haut une région précise pour la qualité des sols, cépages et façon de travailler.

Plusieurs régions font partie de ce système. Par exemple en France, chaque région vinicole possède une très large variété de vins en AOC sur la totalité de son territoire. Du sud au nord, tout près de 500 appellations prennent racine et mettent au premier plan une signature bien précise pour une délimitation géographique donnée. Vous pouvez penser au champagne, aux vins de Bourgogne, de Bordeaux et bien d'autres encore. L'Italie et l'Espagne suivent le pas et font en sorte de regrouper le plus de maisons/vignerons au sein de ces DOC, DOCG (http://www.vinsditalie.com/appellations) afin de valoriser des terroirs spécifiques.

D'autres régions mettent plutôt l'emphase sur les cépages et ses particularités. Cabernet-Sauvignon, Shiraz, Chardonnay et j'en passe, font aussi belle figure sur la bouteille. Il est plus difficile de s'y retrouver puisque ces derniers sont mis à la patte du vigneron/oenologue. Prenons par exemple un cépage donné : le chardonnay. Les nombreuses façons, une fois le cépage cueilli, de le travailler au chai peut lui donner des facettes multiples. Si vous recherchez un vin possédant une belle acidité - comme un Chablis (issu lui aussi de chardonnay) - et peu d'arômes de bois... comment savoir vraiment ce qui se trouve dans la bouteille? Il faut remarquer que la manière dont le vin est élevé est multiplié par des milliers de chemins différents! En cuve inox, en vieux fûts, en fûts neufs, laissés peu ou très longtemps en cuves, en bouteilles, issus de vieilles/jeunes vignes, technos/ancestraux... ce sont des combinaisons possiblement exploitées par la maison qui fait un "vin de cépage". Imaginez le nombre de goûts qu'il peut posséder!

Certes, peu importe la recette, les technologies et l'expérience ont fait en sorte que vous puissiez trouver plusieurs vins à votre image et à votre goût. Que ce soit à partir d'une appellation ou à partir d'un cépage ou encore bien d'autres bouteilles étiquetées modernes ou rétro. Ces vins ont-ils leurs place à table? Certainement! Plus encore que ces "petits" vins de table ou lieux moins prestigieux d'où sortent ces grandes appellations? Difficile de répondre...

Il devrait plutôt y avoir une nouvelle appellation qui regrouperait les vins par histoire locale. Sont-ce les gens, qui font ces vins, de bons hôtes? L'art de la table est-elle bien ancrée dans les gênes de cet endroit précis? Quelle est l'histoire du vin en ces lieux, la pratique de la dégustation, le vin dans la vie de ses principaux clients/habitués? Une fois l'ADN de ces vins décortiqué, il serait envisageable de dupliquer un cadre de dégustation mieux adapté à celui-ci. De fortes chances que votre vin beaujolais préféré fasse très belle figure à table.

Bonnes discussions!