Dégusté récemment : Domaine Cauhapé Sève d'Automne
Jurançon Sec 2013 (code SAQ : 10257504, prix : 29.55$).
Le vin est jaune doré et au nez sautent des arômes
qui font penser à un raisin cueilli très mur, soit des notes de thé, boisées,
sur le fruit à chair blanche très mur et quelques notes florales. En bouche,
les notes boisées reviennent avec un peu de fruit, une belle acidité et une
matière presque visqueuse -sans être lourde -qui se termine sur une belle
amertume. Le vin peut très bien se déguster avec un fromage tel que le mont
d'or ou encore avec un poulet sauce crème/champignon.
Une aération du vin est recommandable, soit environ
2-3 heures en carafe avant la dégustation. Vous pouvez certainement attendre ce
vin plus de 5 ans en le revisitant à l'occasion. Très particulier et hors
norme... mais surtout très beau produit !
En vin nature : Biscaris Barunieddu 2013 (code SAQ
: 12848826 , prix : 21.65$). Le vin s'ouvre sur des notes de cerises, de
chocolat et de thé. En bouche, il est plutôt bien équilibré et les tanins sont
souples, ce qui lui procure une bonne buvabilité sans pour autant manquer de
présence.
J'aime bien découvrir de nouveaux vins et le fait
que la SAQ semble accorder de plus en plus de place aux vins natures et bios me
plait beaucoup. Certes, tout ce qui s'y fait n'est pas nécessairement mieux que
les autres vins faits en culture traditionnelle. Je suis tout de même plus
attiré par la signature issue des vins bio et aussi ceux qui proposent des vins
contenant de moins en moins de produits chimiques. Ceux-ci me semblent plus
ancrés dans leurs lieux de productions, leurs terroirs. Une terre vivante,
travaillée souvent sans machinerie lourde, assistée, surveillée et... écoutée.
Les personnes qui travaillent de la sorte semblent
tous au même diapason : des observateurs et des personnes en constante remise
en question.
Ces produits sont donc de mieux en mieux acceptés
de la part des consommateurs québécois. Est-ce parce qu'ils sont plus
facilement consommables dès leur mise en marché, qu'ils ouvrent de nouveaux
horizons (il suffit de penser aux vins du Jura qui sont plus populaires ici que
partout ailleurs au monde), ou tout simplement parce le nouveau fait toujours
du bien ? Et sur un autre point : est ce que les vins issus de ce type de
culture peuvent aussi bien passer les années et vieillir tout aussi bien ? Pour
certains domaines, le fait de s'être converti à la biodynamie, l'agriculture
biologique ou encore à faire des vins natures doit soulever son lot de
questions en ce qui a trait au futur de leurs prochaines cuvées.
Si un vin, auquel on a apporté tous les soins
nécessaires aux vignes et à la terre dont sont issus les raisins, demeure sur
le même terroir et ne voit rien d'autre changé que la façon on l'on cultivait
auparavant, comment pourrait-il moins bien vieillir ? Ou comment ne pourrait-il
pas s’améliorer ? Sa signature risque fort bien de changer puisque la vigne
voit son milieu mieux s'adapter à ses besoins, ceci aura donc une incidence
positive sur le goût. Le souffre, à plus faible volume, peut aussi avoir un
effet sur le vieillissement puisqu'il protège ce dernier contre les bactéries
et l'air qui peuvent l'abîmer. Alors, il serait vain de croire que ceci peut
avoir le même effet sur les bouteilles qui sont capsulées à vis ou encore avec
un bouchon de verre, bref, tout vin qui ne soit pas obturé par un bouchon de
liège.
D'autre part, les cultures - même traditionnelles -
sont en évolution. Il est donc normal que le reste suive sous peu : la
bouteille et la façon de les capsuler. Il existe d'ailleurs des capsules qui
sont semblables à celles que l'on retrouve sur les bouteilles de bières...
pourquoi pas ? Il faut d'une part désacraliser une partie de la production
puisqu'elle est bue dès sa mise en marché : à quoi bon le liège dans ce cas ?
Serait-il juste de voir ailleurs, de proposer de nouvelles méthodes, de voir
des bouteilles plus opaques, d'entrer dans une nouvelle ère de solutions
capsules, du liège plus dense ?
C'est déjà une merveille de voir autant de produits
sur les tablettes de la SAQ et en importation privée, alors il ne faut pas
demander la lune de suite. C'est toutefois une question de temps avant que les
choses n'évoluent à nouveau. De la bouteille à l'application, passant par le
ciblage de l'offre, le vin risque de nous surprendre encore... avant même
d'ouvrir la bouteille !
Bonnes dégustations!