lundi 1 décembre 2014

le vin qui parle

En ces temps d'austérité, difficile de prouver - ou en parler sans attirer la grogne - du fait que la SAQ propose presque les mêmes prix que certains cavistes à Paris... Il existe toujours mieux et moins cher!

D'un autre côté, plusieurs vignerons estiment qu'ils perdraient tout si ils ne faisaient affaire qu'avec la grande distribution (grandes chaînes).

Certes, aller magasiner pour le prix laisse envisager quelques points non-négligeables : Moins de service (personnalisé), meilleur prix, moins bonnes conditions d'entreposage et de mise en vente, moins de variété (vins bios, petits producteurs...), etc... 

La compréhension de ce mode d'approvisionnement est tout simple : Quand une grande chaîne veut se procurer un produit, l'acheteur s'assure de l'avoir au meilleur prix. Ils négocient donc ces prix à la baisse pour vendre par la suite à gros volume et à meilleur prix que la concurrence. Normal non?

Les vignerons qui seraient tentés de faire affaire avec une grande chaîne (pas plusieurs... exclusivité oblige!) s'assurent de faire une vente instantanée et paiement -quelques semaines plus tard - rubis sur l'ongle. Imaginez-vous trente secondes dans la peau d'un vigneron. Vous avez tout donné pour embouteiller 30 000 bouteilles lors d'un millésime difficile. Le prix demandé serait par exemple de 5$ la bouteille qui vous procurerai un bénéfice brut de 150 000$, de quoi payer votre salaire et le maintien/entretien de votre vignoble ainsi que les achats qui s'y rattachent. Vous pourriez demander un prix plus élevé si vous vendiez les bouteilles sur place mais ça vous demanderait plus de temps pour vendre lesdites bouteilles...

Si une grande chaîne vous approche afin d'acheter la totalité de votre production, elle vous proposera certes un prix inférieur à celui que vous demandez. Admettons que vous seriez prêt à vendre 4$/bouteille, pensez-y! En négociant un peu et en fournissant un moindre effort, vous gagnez beaucoup d'heure sur la vente de vos bouteilles, alléchant non?

Maintenant, imaginez-vous (plus facile cette fois) dans la peau d'un consommateur. Deux options s'offrent à vous si vous voulez vous procurer quelques bouteilles pour le temps des fêtes : La grande chaîne ou le caviste. 

La grande chaîne : Vous vous rendez sur place et achetez quelques bouteilles au "pif". Lors de votre visite, aucun commis n'a su vous donner des conseils mais vous avez fait de très bonnes économies sur des valeurs sures. 

Le caviste : Moins de bouteilles, beaucoup de conseils et des choix faits en fonction de vos goûts (et ceux de vos invités) et des repas à venir. Le montant total de votre facture était plus élevée que celle des grandes chaînes.

Quel est le meilleur choix selon vous? Est ce mieux de boire plus à moindre coût ou de boire moins et mieux? Des vins qui parlent, qui ont une histoire que vous transmettrez, ou des vins qui ne possèdent ni vertus ni défauts? 

Certes, nous avons la chance d'avoir les deux options dans la plupart de nos succursales de la SAQ. Avec l'espace cellier (Ouh! l'espace cellier....) les conseils prodigués par de jeunes - et moins jeunes - conseillers qui prennent un réel plaisir à donner des choix  plus éclairés. Des vins en tablette, celles du milieu, afin de se procurer une bonne bouteille à bon prix. En plus de tout ça, des journalistes et spécialistes qui oeuvrent en parallèle et d'une belle plume vous invitent à faire de belles trouvailles.

Pour ma part, si j'étais en France, il serait fort plausible que je me procure la plupart de mes vins chez les cavistes. Je crois sincèrement, en réel amateur que je suis, que le vin passe par une histoire. J'ai envie de l'entendre et surtout de la raconter...

Voici un article fort intéressant afin de mieux comprendre la réalité des petits producteurs de vins en France (et ailleurs) : http://blogs.rue89.nouvelobs.com/no-wine-is-innocent/2014/11/29/pourquoi-les-grands-vignerons-refusent-ils-la-grande-distribution-233830

Bonnes découvertes!

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