lundi 30 mars 2015

Un vin à 5$ avec ça?

J'ai détruit mon précédent billet. Il parlait de mon expérience inachevée avec le nouveau service de la SAQ "cliquez, achetez, ramassez" et j'y reviendrai au cours des prochains jours. 

Quelques lectures récentes m'ont inspiré ce billet sur l'évolution du vin. D'écrire en quelques lignes une histoire longue de plusieurs millénaires relève du défi et aussi de grands oubliés. Comment le vin que nous buvons aujourd'hui en est il arrivé à ce que nous trouvons -trop souvent- normal, ou encore pire : banal.

Les romains, même si ils ne sont pas les premiers à avoir cultivé la vigne, avaient un code qui plaçait le vin à l'avant dans plusieurs de leurs cérémonies. Par la suite, les religieux prirent la relève et mirent de l'avant le vin qualitatif. Ce sont eux, qui payés par les rois de l'époque, qui eurent le temps de bien faire, d'expérimenter et travailler au maximum la terre et la vigne comme jamais auparavant. Enfin, ce sont les vignerons qui arrivèrent dans les vignes et commencèrent à donner des références sur leurs provenances et qui fabriquait le vin. Leurs noms étaient associés au vin, soit indiqué sur la barrique et plus récemment, la bouteille.

Ce sont eux qui, par temps de surconsommation, firent "pisser" la vigne. Ce qui veut tout simplement dire : essayer de produire un maximum de raisin par pied de vigne. Le but était bien simple, fournir la population dans son besoin de boire. Il faut dire qu'à une certaine époque (comme le disait Pasteur), le vin était la plus saine et la plus hygiénique des boissons. Certes, l'eau pouvait être porteuse de plusieurs maladies souvent mortelles, il valait mieux boire du vin qu'autre chose. C'est une époque révolue puisque les coutumes étaient autres.

La consommation a bien entendu chutée depuis ce temps, c'est tout à fait normal. Le vin est devenu un luxe puisque l'on boit celui-ci dans de grandes et petites occasions. Il est présent lors de soupers, de fêtes, à l'apéro ou au pique-nique. Il est passé de vital à viral auprès de nous, amateurs de vins de ce monde.

De nos jours, l'on entend bien des histoires sur sa qualité, son origine, les façons de faire, de le boire... Et ce que j'entends encore est sur le budget alloué au vin. 10$, 15$ ou 30$? Comme disait un collègue de dégustation : "quand c'est bon, le prix est pas important". Quelle belle phrase! De dire qu'un vin à 15$ ou 20$, voire plus, c'est du vol... ça me fait réfléchir. Si l'on sait que le vin est un produit de luxe, l'on sait que l'on devrait bien l'apprécier et bien le choisir, vous êtes d'accord? Un vin à 10$ et même plus, peut contenir autant de bon que de mauvais. Un bel exemple serait de citer les compagnies qui passeront devant le juge au cours des prochains mois pour avoir joué avec la santé des consommateurs, tout cela reste à prouver, alors ça aussi ça fait réfléchir. 

Pour être franc, je crois que le vin à 10$ est celui qui vous vole encore plus le consommateur que n'importe quel autre. Pourquoi? Parce que ces vins sont fabriqués de toute pièce pour vous faire consommer davantage. Ce sont souvent eux qui arrivent en citerne pour être embouteillé - par exemple - à la maison des futailles (propriété de Kruger). Ce sont ces producteurs, actionnaires, hommes d'affaires, qui vérifient à ce que le prix soit le plus bas possible afin de répondre à la demande. Les raisins sont achetés au plus bas prix pour que le coût de production soit au plus bas... Bref, faire "pisser la vigne" est encore un sujet d'actualité. 

Si le vin est un produit de luxe, considérez le comme tel. Faites lui honneur, prenez le temps de faire des recherches et surtout, au lieu d'acheter 3 bouteilles à 10$, achetez en une à 30$... Oui, 30 dollars! Faites quelques recherches et assurez vous que le vin soit dans votre palette gustative pour encore plus l'apprécier... Je vous garanti que vous en serez fort gré.

Consommez moins, consommez mieux!

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